Dans un récent numéro consacré au thème « Osons les autres », le magazine Psychologies propose d’accepter d’entrer en conflit , parmi différentes pistes de progression possibles dans nos relations (Psychologies Magazine Juin 2015 n°352).
Pourtant, le conflit fait peur et on préfère souvent l’éviter, voire même le nier. Il est fréquent d’entendre les chefs d’entreprise ou les membres d’une même famille déclarer : « chez nous, il n’y a pas de conflit ! »
Or, le conflit est inhérent à toute vie relationnelle que ce soit au travail, en famille, en société… « parce que vivre ensemble et communiquer, c’est compliqué et difficile » (Dominique Picard, Edmond Marc, Petit traité des conflits ordinaires, Le Seuil, p. 8).
D’où provient donc cette peur du conflit ?
En premier lieu, des fausses idées que l’on s’en fait.
Parmi celles-ci, la croyance selon laquelle le conflit serait synonyme de violence et l’affronter risquerait de faire empirer la situation.
C’est au contraire l’absence de gestion du conflit qui entraîne la violence dans les relations. Il est rare en effet qu’un conflit se règle par lui-même avec le temps. Au contraire, le conflit peu à peu s’enkyste et dégénère.
Affronter le conflit, c’est accepter de se confronter à l’autre, d’exprimer la différence de ses besoins tandis qu’abuser de sa force dans la gestion d’un désaccord est synonyme de violence dans les relations humaines.
On considère également à tort le conflit comme dangereux alors qu’il faut y voir le symptôme d’un dysfonctionnement qu’il convient de traiter.
Au contraire, l’évitement de la confrontation est un signe préoccupant d’une organisation qui s’avère incapable d’affronter ses tensions internes.
Pourquoi préférer éviter le conflit plutôt qu’y faire face ? Parce que nous n’avons pas appris à le régler de manière constructive si bien que nous craignons qu’il nous déborde.
C’est là que réside l’intérêt de faire appel à un tiers facilitateur tel que le médiateur qui, de par sa position à la fois neutre et bienveillante, permet à chacun de s’exprimer et d’entendre le point de vue de l’autre, dans un cadre sécurisé.
Dans l’instauration de cet espace de confiance, un véritable dialogue peut alors s’instaurer et aboutir à des décisions communes où les besoins de chacun sont pris en compte.
Une organisation peut ainsi passer du mode « combat » au mode « confrontation » qui constitue un passage obligé dans les étapes de construction d’un groupe.
Car le conflit n’est ni bon, ni mauvais. C’est la manière dont il va être géré qui sera positive ou négative.